Thierry Courtadon s’est fait voir

Je suis retournée voir l’expo de Thierry Courtadon mais cette fois-ci, by night. L’ambiance y est totalement différente, quasi angoissante. Les œuvres révèlent, sous la lumière crue des projecteurs, des ombres qui s’étirent et des angles inquiétants. Les volumes s’affirment, le grain de la pierre de Volvic se fait plus rugueux, la lumière s’y accroche et s’y déchire. Et au milieu de tout ça, les courbes sont plus lisses, la lumière glisse et brille sur la pierre polie, les mots se détachent plus nettement, là où avant on ne percevait qu’un enchevêtrement de lettres…

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Et toujours ces pierres qui crissent sous les semelles, cette musique lancinante, tantôt apaisante, tantôt anxiogène.

C’est par hasard que je suis retournée voir cette exposition ce soir-là. Ce n’était pas planifié et c’est en sortant d’In Extenso, voyant que la nuit commençait à tomber, que je me suis décidée. Je dois remercier mon sixième sens car ce jour-là, au milieu des œuvres se tenaient Thierry et Karine Courtadon en personnes, Thierry en train de jouer les guides conférenciers auprès d’un groupe de visiteurs, et Karine en train d’interpeller les autres avec son sourire pour leur demander leur avis sur l’expo. Ça n’a pas raté, elle est venue me trouver alors que j’étais en train de prendre une photo, je n’ai pas eu d’autre choix que de me présenter. Pour rappel, elle avait posté un commentaire sur mon premier billet.

Les autres visiteurs ayant (oh lucky me !) quitté les lieux, j’ai passé de longues minutes à échanger avec eux. Thierry m’a expliqué ses méthodes de travail, ses magnifiques projets en cours (mais chut!), ses regrets de manquer de temps pour réaliser toutes les œuvres qui se bousculent dans sa tête… Est-ce à cause des splendides photos de Denis Pourcher, dans la pénombre et la poussière, que je m’étais imaginé l’artiste en sorte d’Héphaïstos bougon et menaçant, frappant la pierre au fond d’un cratère ? Il n’en est rien. Karine et Thierry sont d’une gentillesse, d’une simplicité et d’une humilité confondantes. Le succès de l’exposition semble les surprendre et mon précédent billet les a manifestement touchés. Tout le plaisir était pour moi. Vraiment. Un grand merci à eux pour ces échanges précieux et pour tout le reste…

L’exposition est donc prolongée jusqu’au 6 janvier, dans le hall du Conseil général du Puy-de-Dôme. Allez vous y ressourcer, vous isoler du tumulte de la ville et vous inspirer de ces œuvres taillées dans les entrailles de la terre et qui, pour certaines, ont nécessité des mois de travail.

Oui, je leur ai même demandé de poser pour moi. Fierté !
Oui, je leur ai même demandé de poser pour moi. Fierté !

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9 Comments

  1. Quand j’ai vu les photos de son équipe à l’expo, je me suis rappelée d’une interview lointaine où il parlait de cette urgence par rapport au temps qui passe et à tout ce qu’il voudrait encore faire. J’ai alors pensé que l’aide de cette équipe lui permettait d’aller bien plus vite et de résorber cette inquiétude/frustration… mais il faut croire que ce n’est pas suffisant.

    1. @Val : ah oui, de nuit… c’est toute autre chose !
      Et pour le temps qui manque… quand on sait que l’oeuvre située au milieu devant l’arbre a nécessité 5 (ou 8 je ne sais plus) mois de travail… forcément ! A part faire plein de mini-sculptures :-p je vois mal comment trouver le temps de réaliser tous ses croquis…

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