Tous les matins je me lève – Compagnie de l’Abreuvoir

Repérée dans la programmation de la Cour des Trois Coquins, cette pièce a tout d’abord suscité mon intérêt car mise en scène et jouée par la Compagnie de l’Abreuvoir. Pour rappel, j’avais découvert cette  compagnie quand elle avait proposé « Novecento : pianiste », l’un de mes textes préférés d’Alessandro Baricco. Enchantée par la mise en scène et par l’interprétation des comédiens, j’avais décidé de suivre l’actualité de cette compagnie, ce qui m’avait amenée à aller voir « Building » l’an dernier. Pour ceux qui seraient intéressés, Building sera de nouveau présentée les 5 et 6 décembre prochain à la Cour des Trois Coquins ! Allez-y !

« Tous les matins je me lève » est une lecture-spectacle de deux textes de Jean-Paul Dubois, « Tous les matins je me lève » et « Vous plaisantez Monsieur Tanner ». Deux personnages, Paul Ackerman (incarné par Sébastien Saint-Martin) et Paul Tanner (Patrick Peyrat) se font écho dans une  mise en scène astucieuse et lumineuse (je n’ai évidemment pas pu prendre de photos, je vous invite à aller voir celles, superbes, de la photographe Fanny Reynaud sur son blog, pour vous faire une idée plus précise). Le premier est écrivain, passionné de vieilles voitures et en manque d’inspiration dans son quotidien de père de famille. Le second est documentariste animalier et entreprend de faire des travaux de charpente et de toiture dans une vieille bicoque qu’il vient d’acquérir. Quel rapport entre les deux me direz-vous ? Et bien pas mal de choses finalement. Ackerman est englué dans un schéma familial qui lui coupe toute envie d’écrire, tandis que Tanner est englué dans des relations houleuses avec les ouvriers travaillant sur son chantier. Les deux sont bloqués dans la construction de ce qui va les mettre à l’abri, l’un financièrement, l’autre au sens propre du terme. Mais d’un autre côté, leur salut viendra précisément de ces gens qui les entourent. Ackerman ne pourra trouver l’inspiration que grâce à sa femme et son intransigeance permanente, Tanner ne pourra obtenir du bon travail que grâce à l’intervention de professionnels  qualifiés (mais très chers). Sans les autres, nous ne sommes pas grand-chose et tout a un coût qu’il faut être prêt à payer pour avancer. Voilà la conclusion que j’ai tirée de la confrontation de ces deux personnages, une leçon de vie autant qu’un encouragement à aller au bout de ses rêves.

Cat inception...
Cat inception…

J’ai été plus sensible au récit de Paul Ackerman qu’à celui de Paul Tanner, qui m’a donné l’envie de lire « Tous les matins je me lève ». Mais la mise en scène était équilibrée et intelligente, et les deux comédiens, à la fois acteurs et techniciens son et lumière, ont porté cet échange avec conviction et humour devant le public de la Cour des Trois Coquins.

Compagnie de l’Abreuvoir

Programmation 2014-2015 Cour des Trois Coquins

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